Nous sommes au bord d'une catastrophe écologique et politique : L'AfD avance au pas de charge dans les élections régionales, les Verts et les dirigeants du SPD veulent "expulser à grande échelle", la CDU construit des autoroutes - et DIE LINKE risque d'échouer à la barrière des cinq pour cent lors des prochaines élections fédérales. Avec elle, non seulement le seul parti anticapitaliste serait banni du Parlement, mais la fondation Rosa Luxemburg perdrait également une grande partie de ses fonds destinés à la promotion de l'éducation politique et de la culture.
Nous sommes des gauchistes issu.e.s de différentes parties de la société civile, qui ne se sont jamais senti.e.s lié.e.s à la politique parlementaire. Au lieu de cela, nous avons protesté, bloqué, fait grève et organisé la politique et la culture à partir de la base. Dans un monde marqué par les guerres, la montée des partis d'extrême droite et fascistes et menacé par l'escalade de la crise climatique, nous nous voyons contraint.e.s de repenser radicalement notre politique actuelle : nombre de nos stratégies des dernières décennies ont échoué. Il s'agit maintenant de se réorganiser pour faire face aux catastrophes imminentes et déjà en cours.
Nos mouvements sociaux fragmentés - tout comme la classe ouvrière fragmentée - ont besoin d'une organisation unificatrice pour retrouver une capacité d'action politique. DIE LINKE se trouve à un tournant historique : avec le départ du camp Wagenknecht, il peut soit se reconstruire en tant qu'organisation unificatrice, soit sombrer dans l'insignifiance.
C'est pourquoi nous déclarons par la présente notre adhésion à DIE LINKE - et notre volonté de participer à la (re)construction du parti de manière constructive et critique, mais surtout de manière active et radicale !
Pour qu'un parti de gauche redevienne efficace et crédible, il doit se démarquer clairement du reste de l'éventail des partis, tant au niveau du contenu que de la structure. La politique socialiste n'est pas compatible avec le statu quo néolibéral. Il n'y a pas de 'gouvernance rebelle' avec le SPD et les Verts. C'est ce que montre la pratique croissante des expulsions en Thuringe, tout comme le blocage du référendum 'Deutsche Wohnen & Co enteignen’ sous le régime rouge-rouge-vert à Berlin. Avec ces projets gouvernementaux, DIE LINKE s'est plié à une capacité de coalition et s'est rendu complice de l'extrémisme de centre-droit des rouges-verts. En tant que nouveaux membres, nous nous engagerons pour que DIE LINKE devienne et reste une opposition crédible et stable au statu quo prétendument sans alternative.
Les mouvements sociaux et écologiques ont besoin d'une foyer économique. Pour tous ceux qui prennent au sérieux la protection du climat, le féminisme, l'antiracisme, ainsi que la lutte contre l'antisémitisme, pour les droits LGBTIQA+ et d'autres demandes progressistes en matière de politique environnementale et sociale, ce foyer ne peut se trouver que dans un parti anticapitaliste. La direction du parti a clairement exprimé à plusieurs reprises sa volonté de renouveler le parti et de l'ouvrir aux mouvements sociaux-écologiques. En tant que militant.e.s de ces mouvements, nous saluons cette initiative et voulons nous assurer qu'elle ne reste pas à mi-chemin et qu'elle n'égratigne pas le caractère fondamental de la politique de classe socialiste.
Si l'aile Wagenknecht a montré quelque chose, c'est que la politique socialiste ne peut pas être une échelle de carrière. C'est pourquoi le parti a besoin de quotas obligatoires pour les listes et les mandats qui représentent les ouvrier.ère.s, les chômeur.euse.s et les employé.e.s précaires. Les durées de mandats doivent être limitées à deux et les revenus des élu.e.s doivent être obligatoirement réduits à un salaire moyen d'ouvrier.ère qualifié.e. Tous les revenus annexes doivent être rendus entièrement transparents et versés à la fondation du parti ou à des projets de solidarité extraparlementaires.
Le capitalisme mondialisé et ses flux d'information accélérés nous confrontent sans cesse à de nouveaux foyers de crise et lignes de conflit. Les anciens concepts, analyses et alliances s'effritent face à un ordre mondial en pleine mutation. Nous devons débattre ensemble et de manière solidaire et trouver quelles réponses de gauche peuvent être apportées aux conflits actuels. Nous voulons développer un langage radical de gauche pour le présent et entretenir une culture du débat solidaire que nous porterons ensemble dans la rue, dans les médias et dans les parlements. Les luttes globales contre le capitalisme fossile, contre la militarisation et la guerre, ainsi que pour la liberté de mouvement et l'émancipation sociale sont notre fondement ; construire un programme convaincant sur cette base est notre tâche commune.
Depuis le début du millénaire, le discours politique s'est de plus en plus déplacé vers l'espace médiatique et socio-médiatique. Dans ce processus, la confrontation politique avec d'autres attitudes et réalités de vie a gravement souffert des algorithmes, des bots et d'Elon Musk. Pourtant, la politique de gauche doit avoir lieu dans l'espace réel pour être efficace. De la rue aux immeubles, aux universités, aux bars et aux villages : nous sommes prêt.e.s à porter DIE LINKE et le socialisme démocratique dans tous les espaces du débat politique. La campagne électorale européenne est le point de départ pour disputer la place du marché à l'AfD et à la droite conservatrice.
Qu'il s'agisse de la politique du logement, des transports, de l'énergie ou de la santé, les besoins sociaux fondamentaux, la déprivatisation et la consommation collective peuvent constituer la base d'une politique de classe écologique qui soit à la fois radicale, utile et susceptible d'être largement adoptée. Une grande partie du mouvement climatique sait déjà que c'est exactement ce qu'il faut : la justice climatique, la décolonisation et l'abandon de l'idéologie de la croissance. Mais il manque souvent une formulation claire de ces mots-clés. Une politique climatique socialiste doit mettre l'accent sur les infrastructures sociales afin d'ouvrir des perspectives claires et nettes pour une véritable gestion de la crise, au-delà des fausses solutions technofix du capitalisme vert.
Nous sommes persuadé.e.s: Pour affronter une catastrophe, nous avons besoin de la gauche, et DIE LINKE à besoin de nous!
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